jeudi 20 novembre 2014

1er texte Clem




 Bonjour!!!!! 

J'inaugure la partie "texte" de ce blog!! N'hésitez pas à dire ce qui va, ce qui ne va pas, tout ce qui vous passe par la tête et surtout, si vous avez des conseils pour m'améliorer!!
Clem. 


SOUVENIR D'UN TEMPS DE TEMPÊTE 

 



Le vieil homme regarda la plage de sable blanc déserte en souriant. Voilà encore quelques heures, elle était encore couverte de monde, de mamans angoissées, de gosses se ruant dans les vagues, de pères de famille construisant de châteaux de sable.  D’adolescentes aux cheveux clairs flirtant avec des surfeurs bronzés.  



Soudain, un souvenir se faufila dans ses pensées. Mécontent, il tenta de le repousser.  
Les amours de vacances de sont pas faits pour durer, mais celui-ci le suivre jusqu’à sa tombe.
Fugace, l’image se fraya à nouveau un chemin dans son esprit. Une fille aux cheveux dorés et aux yeux caramel... Déjà plus de cinquante ans... 
Jack gémit et se laissa tomber sur le sol.

Sa vue se brouilla, la plage accueillante devint hostile, les vagues douces se mirent à rugir.
Le climat doux se changea en tempête et le vent léger siffla à ses oreilles.
Le ciel bleu orangé et de fin d’après-midi céda la place à un ciel lourd de nuages noirs.


Incapable de sortir de cet espace-temps, il assista impuissant à la scène qui se déroulait sous ses yeux. 
Jack revient cinquante-trois ans en arrière. Le jour où sa vie avait changée. Le jour où son cœur avait arrêté de battre.


Clara tourna sur elle-même en faisant voler ses longs cheveux blonds. Jack sourit en la regardant. Il faisait froid, le vent le giflait, il n’allait pas tarder à pleuvoir et il était heureux. Comment ne pas être heureux avec Clara ? Elle était tellement parfaite. Tellement belle. Tellement folle.
Elle brandit un doigt vers les flots sombres qui se fracassaient sur la rive. 
- Tu vois, ça c’est vraiment l’océan. Rien à voir avec les vagues maigrelettes de ce matin !
Il secoua la tête.
- Tu es folle ! Il va y avoir une tempête, dit-il.
- Surement, souffla-t-elle et Jack aurait était incapable de dire si elle répondait à la première ou à la deuxième de ses affirmations.
Puis, elle se figea vers l’océan, presque aussi immobile qu’une statue. Son regard était rivé vers le spectacle. Un instant, il fut inquiet de la détermination qu’il y lisait. Comme si elle était vraiment prête à tout pour ressentir cette puissance. Etait-ce vraiment le cas ? La flamme qui brillait dans ses prunelles effraya un instant Jack avant qu’il ne se raisonne : Clara était une fille intelligente.
Elle ne ferait jamais une telle bêtise.
- L’eau domine les hommes, Jack. La nature reste maître de nous, regarde, elle montre sa puissance. Elle veut nous dire que nous sommes insignifiants. Que nous ne sommes que des pions.
Il y eut un silence qu’ils n’osèrent pas briser.
- C’est génial. On y va ? demanda-t-elle, les yeux brulants de désir.
- Arrête de dire n’importe quoi ! Tu as vu la force de cette tempête ? On ne résistera pas deux minutes ! Viens, on rentre à la maison.
- C’est toi qui as tort, cria-t-elle pour couvrir le bruit du vent. Une occasion pareille ne se rate pas.
Et puis, on ne risque rien. On trempe juste les pieds.
Elle vit tout de suite qu’il hésitait. Elle se rapprocha de lui de sa démarche sautillante. Elle était si proche que leurs nez se frôlaient.
-Tu ne regretteras pas, affirma-t-elle doucement. Je te le promets.
Puis, elle se hissa sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur les siennes. Ce baiser était le dernier. Il avait le gout salé des larmes et des promesses perdues. Il aurait dû s’en douter. 

La suite, Jack ne la vit que derrière l’écran flou de ses larmes.
Clara et lui, qui se dirigeaient main dans la main vers les vagues trop hautes, beaucoup trop hautes pour eux. Elle qui s’y enfonçait, le sourire aux lèvres.

Les vaguelettes noires semblaient l’engloutir. Elle était heureuse. Parfaitement heureuse. Lui qui criait, qui courait vers la plage et la vague qui s’abattait. Trop tard. Ce soir-là, la nature prouva bien qu’elle dominerai toujours les Hommes.



Clara restera  toujours une adolescente de seize ans, à la vie encore pleine de promesses et de couleurs. Comme une image floue figée à travers le filtre du temps.



                        








5 commentaires:

  1. J'adore, c'est très beau. Court, mais magnifique, avec une sorte de morale à la fin.

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  2. Ton texte est très beau, complètement irréel, mais très beau.

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  3. Coucou!
    Très beau texte, plein de nostalgie et d'amour...
    Je n'ai pas trop aimé la morale finale, mais tout le reste est magnifique, fantastique... Bravo!

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  4. Juste magnifique, une touche de toi justement, ton écriture est toujours parfaite!!! Tu y trouve des idées qui voyagent et visitent un peu chaques parcelles de mots, de lettres.. Bref très jolie et émouvant.

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  5. Ce que tu écris est magnifique et touchant.
    Un peu noir sur les bords et troublant mais j'adore !

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